Tension et signification (1998)

tensionf

Parallèlement aux courants dominants dans les sciences du langage, le XXe siècle a toujours été traversé par d’autres courants, moins formalistes, qui se risquaient sur des terrains conceptuels rebelles aux dichotomies d’usage : ainsi, Gustave Guillaume, opposant ses cinétismes aux paradigmes binaires de la grammaire ou de la lexicologie structurales, ou Emile Benveniste, proclamant les droits du discours, du sujet et des actes d’énonciation. Les recherches sur la tensivité occupent, depuis bientôt quinze ans, une place comparable à l’égard de la sémiotique. Pourtant, ce qu’on appelle parfois la sémiotique tensive n’est pas une autre sémiotique, qui s’opposerait à la sémiotique dite structurale. Elle s’intéresse, de fait, à un ensemble de phénomènes discursifs que leur caractère graduel, continu, dynamique ou affectif rendait difficilement accessibles à une approche discontinue, binaire, statique et strictement narrative. Ce faisant, elle découvre l’unité d’un autre domaine de recherches : celui du discours en acte, de l’énonciation vivante, celui de la présence sensible à l’autre et au monde, celui des émotions et des passions. L’ouvrage est composé de chapitres tous organisés sur le même modèle, chacun étant consacré à la présentation d’une notion qui a un rapport direct ou indirect avec le rôle des tensions sémantiques et syntaxiques dans les phénomènes de signification. En ce sens, il s’efforce de reprendre, sous une forme plus didactique, et avec le souci de les rendre opératoires, les principales propositions théoriques et méthodologiques de Sémiotique des passions (A. J. Greimas & J. Fontanille).

http://www.editionsmardaga.com/Zilbeberg-Claude