Intensité

Du point de vue tensif, la dimension de l’intensité a pour tension génératrice: [éclatant vs faible]; elle subsume deux sous-dimensions: le tempo et la tonicité; nous définissons l’éclat comme le produit des sub-valences saturées de tempo et de tonicité. Faut-il l’avouer: il est bien cas où il est malaisé de distinguer l’intensité et la tonicité. Seuls peut-être les artistes sont-ils à même de reconnaître la dette de la subjugation esthétique à l’intensité. C’est du moins dans cet esprit que Baudelaire fait l’éloge de l’acteur Ph.Rouvière: «Ils (les beaux ouvrages) contiennent la grâce littéraire suprême, qui est l’énergie: il [Ph. Rouvière] a cette grâce suprême, décisive – l’énergie, l’intensité dans le geste, dans la parole, dans le regard.» (Œuvres complètes, p. 985). De son côté, Michaux dans un texte portant sur la création littéraire insiste en ces termes: «Mais, sans une certaine extrême, extrême concentration, il n’y a pas action directe, massive, permanente, magique de cette pensée sur celui qui l’a pensée. Intensité, intensité, intensité dans l’unité, voilà qui est indispensable. Il y a un certain seuil, à partir duquel, mais pas avant, une pensée sentiment compte, compte autrement, compte vraiment, etprend un pouvoir. Elle pourra même rayonner…» (Œuvres complètes, tome 2, p. 377).