Tensivité

La tensivité n’est rien d’autre que la relation de l’intensité à l’extensité, des états d’âme aux états de choses. Pour autant qu’on puisse l’entrevoir, la raison d’être d’un système, sémiotique ou non, réside dans le contrôle, la grammaticalisation d’une altérité: entre procès et système pour Hjelmslev, entre syntaxe et sémantique pour Greimas. Il est question d’établir entre deux entités plurielles, nombreuses, des échanges, une circulation, de fixer les règles grammaticales d’une bonne “communication”. Ce qui suppose que les deux entités soient analysables en unités stabilisées, comme le précise Saussure dans les pages définitives qu’il consacre à la centralité de la valeur dans le CLG. C’est en ce sens que, par raccourci, il nous est arrivé d’écrire que la tensivité n’était que le commerce de la mesure intensive et du nombre extensif. En effet, à l’instar des notes en musique, nos affects sont d’abord, peut-être seulement la mesure des transformations que les événements provoquent en nous, tandis que sur la dimension extensive, celle des états de choses, nous procédons, à partir des classifications propres à notre univers de discours, à des transferts d’une classe à l’autre conduisant à des dénombrements plus ou moins précis: faut-il inclure, comme beaucoup de sociétés se sont posé la question, les insectes dans la classe des animaux? le vent dans la classe des êtres animés?

(voir intensitéextensité)