Démarcation

La démarcation et la segmentation sont les deux fonctifs présupposés par l’analyse pour autant que le dégagement d’une dépendance entre et doit d’abord isoler et b: «L’entité linguistique n’est complètement déterminée que lorsqu’elle est délimitée, séparée de tout ce qui l’entoure sur la chaîne phonique. Ce sont ces entités délimitées ou unités qui s’opposent dans le mécanisme de langue.» (Cours de linguistique générale, p. 145). Par convention, la démarcation traite des limites, la segmentation s’occupe des degrés. Dans l’approche tensive, les limites deviennent des sur-contraires, les degrés des souscontraires. Du point de vue paradigmatique, le nombre des limites est deux, tandis que le nombre des degrés est libre en droit, mais de fait sous le contrôle du tempo: la lenteur est analytique et détaille, tandis que la vitesse efface les degrés. Pour fixer les idées, l’imparfait français dit d’habitude et de description permet à l’observateur, en vertu du ralentissement qu’il subsume, de prendre son temps et de “se perdre” dans les détails. Ce qui revient à dire que la segmentation est en affinité avec le parvenir, la démarcation en affinité avec le survenir. Rapportées l’une à l’autre, la démarcation et la segmentation produisent, indépendamment des contenus traités, deux effets de sens majeurs: (i) l’excès prend corps lorsque dans un univers de discours stabilisé, les limites deviennent des degrés; (ii) le manque prend corps lorsque, de façon symétrique et inverse, les degrés deviennent des limites. Dans la perspective tensive, la segmentation et la démarcation reçoivent deux compléments: (i) en ascendance, la segmentation est solidaire du relèvement, la démarcation solidaire du redoublement; (ii) en décadence, la segmentation est solidaire de l’atténuation, la démarcation solidaire de l’amenuisement.Au niveau hypotaxique, la segmentation et la démarcation sont, en raison de leur appartenance à l’espace tensif, descriptibles en termes de phorèmes.

(voir phorèmedirectionintervalle)