Mélange

Emprunté à la langue courante, le mélange est une notion qui intervient en deux circonstances très différentes. Le mélange est, avec le tri, l’une des deux grandes opérations de la syntaxe extensive, c’est-à-dire de la syntaxe qui intéresse les états de choses. Un objet valant d’abord par son indice de composition élevé ou nul, avec d’autres objets, le sujet, selon la visée qui est la sienne, opère des tris ou des mélanges. La solidarité des deux opérations a cette conséquence qu’un tri a nécessairement pour objet un mélange antérieur, dans l’exacte mesure où un melange n’est envisageable que s’il porte sur un tri antérieur stabilisé. L’opération de mélange est récursive, et si elle épuise bientôt les possibilités du domaine, elle établit une valeur que nous disons d’univers, comme on peut le voir dans la question actuelle du “métissage généralisé” que nous vivrions ; ce terme de métissage est pris ici dans son sens dit figuré, mais le sens figuré, précisément parce qu’il étend les emplois, c’est-à-dire qu’il se “mélange” à de nouveaux classèmes, isole de facto le noyau lexématique. En second lieu, le terme de mélange retrouve son sens étroit, technique, quand il est appliqué aux opérations de traitement de la matière étudiées par Greimas et Fr. Bastide.

(voir trivaleur)