Complexité

Le terme de complexité est pour le moins équivoque. Indépendamment de sa relation synonymique courante avec “compliqué”, trois acceptions distinctes sans être toutefois étrangères les unes aux autres peuvent être relevées. En premier lieu, si le faire sémiotique consiste en une suite ordonnée d’analyses, l’objet qui se prête à ces opérations est une complexité circulairement posée comme… analysable. À cette entité complaisante, Hjelmslev donne dans les Prolégomènes le nom de «fonction»«Une dépendance qui remplit les conditions d’une analyse sera appelée fonction.» (Prolégomènes, p. 49). En second lieu, Greimas, à la suite de V. Brøndal, prévoit en plus des termes dits simples deux termes résultant d’une composition: le terme complexe proprement dit: [s1 + s2] et le terme neutre: [non-s1 + non-s2]. Si le carré sémiotique propose des parcours reliant entre eux les termes simples, ces parcours ignorent, sauf méconnaissance de notre part, le détour par les termes complexe et neutre. Pour enrichir encore le paradigme de la complexité, Hjelmslev, dans le dessein de tenir compte des travaux des anthropologues (Mauss, Lévy-Bruhl, Howitt), introduit le “principe de participation” en mesure de surmonter et de subvertir l’opposition: [A vs non-A] en recevant: [A vs [A + non-A]] (La catégorie des cas, p. 102). La complexité est capitale pour l’hypothèse tensive. À partir des développements majeurs que Cassirer consacre au «phénomène d’expression» dans La philosophie des formes symboliques, nous recevons la tensivité comme le lieu imaginaire où l’intensité et l’extensité, respectivement le sensible et l’intelligible, effectuent leur jonction. En second lieu, si le tri et le mélange ressortent comme les opérationsprévalentes sur la dimension de l’extensité, cela tient nécessairement à la complexité canonique des objets accédant au champ de présence. Enfin, au lieu d’imaginer les termes complexes à partir des termes simples, nous envisageons les termes simples à partir des termes complexes: tous les termes sont complexes, mais non de la même façonS: un terme simple compose une valence plénière et une valence nulle, catalysable au nom de l’hypothèse directrice adoptée. Indépendamment de cette approche, on peut dire que, ntermes simples étant donnés, le nombre des termes complexes possibles est inférieur d’une unité à n.

(voir définitiontrimélangephorème)